Science et rêves : aller à la rencontre de nos rêves et cauchemars

Nous peinons souvent à déchiffrer nos rêves et nos cauchemars, mais pour commencer, pourquoi rêvons-nous ? Une spécialiste de la science des rêves nous l'explique dans ce troisième volet du podcast 1, 2, 3, Sommeil...

Ce que la science dit de nos rêves : qui, quand, pourquoi ?

Propre à chacun, le temps passé dans la chambre à coucher pourrait totaliser chez certains jusqu’à la moitié d’une vie. Tout le monde rêve, les enfants comme les adultes. Il a été prouvé que certains animaux rêvent également ! Interviewée dans ce 3e épisode de notre podcast 1, 2, 3 Sommeil, la spécialiste Agnès Brion l’explique : on rêve toute la nuit, dans toutes les phases de sommeil. En effet, rêves et cauchemars sont le produit de l’activité cérébrale qui ne s’arrête pas avec le sommeil. Les rêves les plus longs et complexes surviennent en fin de nuit, pendant le sommeil paradoxal. Intenses et débridés, ce sont eux dont on se souvient le plus souvent.

Rêver, à quoi ça sert ?

La science attribue des fonctions essentielles aux rêves. Notre spécialiste en dresse la liste :

la maturation psychologique de l’enfant ;
le “replay” des événements de la journée et l’analyse, au calme, de la façon dont nous les accueillons ;
l’équilibrage de nos émotions ;
l’adaptation au changement, notamment via les rêves négatifs qui testent nos réactions dans des situations difficiles ;
la mémorisation ou fixation des souvenirs.

Ainsi, rêves et cauchemars récurrents ne devraient nous inquiéter que s’ils gênent la récupération, retentissent sur notre humeur, nous empêchent de profiter de moments de détente, dans un canapé de relaxation par exemple, ou nous font redouter l’heure du coucher.

Le 3e épisode de notre podcast

Comment expliquer les cauchemars ?

Nous l’avons tous vécu : se réveiller en sursaut, pétri d’angoisse, est une sensation pénible. Ce n’est pas la meilleure façon de commencer sa journée. Et pourtant, la science nous explique que bons et mauvais rêves sont également bénéfiques. Au repos, le cerveau pointe du doigt nos inquiétudes du moment. À peine déguisées, nous les revivons dans nos rêves, peaufinons nos réactions et apprenons à les mettre à distance. Ainsi, les personnes ayant vécu un traumatisme le retrouvent souvent la nuit, avant d’être capables de le dépasser, explique Agnès Brion. Selon une autre expérience réalisée en laboratoire, les bons dormeurs se remettraient mieux d’un film violent visionné juste avant de dormir.

Peut-on influer sur ses rêves ?

Positives et amusantes, pour finir, voici quelques suggestions de notre psychiatre pour reprendre le contrôle de vos nuits :

un joli rêve interrompu ? L’astuce pour se rendormir est de se souvenir de son rêve et de se recoucher pour découvrir la suite.
Actuellement étudié par la science, le rêve lucide est l’état du dormeur qui prend conscience qu’il rêve. Bien entraîné, il pourrait alors choisir de se réveiller ou donner une nouvelle direction à ses songes.
Le dessin du rêve est une activité ludique pour les enfants.
Le récit du rêve par oral ou par écrit aiderait certaines personnes à moins en souffrir… En cas de rêve négatif, l’étape suivante consiste à en modifier le scénario.

Publié le 8 avril 2023